10 avril 2019
LACROIX
Kurmi-Software, filiale de Niji et spécialisée dans l’édition logocielle, s’est installée aux Etats-Unis en 2017. Hugues Meili, son PDG, est aussi membre du Conseil d’Administration de LACROIX Group : pour nous, il revient sur cette expérience riche en enseignements.
Hugues Meili
Fondateur et PDG de Niji
Pouvez-vous nous raconter l’arrivée de Kurmi-Software sur le territoire nord-américain ?
La première étape de notre aventure nord-américaine a commencé avec le Canada, un pays francophile par excellence ce qui nous a permis de commencer dans un environnement plus favorable. La première filiale nord-américaine est donc née avec un bureau à Montréal mais nos clients étaient aussi bien des Canadiens que des Américains, auprès desquels il fallait montrer « patte blanche ».
A ce moment-là, nous avions des échanges avec des poids lourds mondiaux qui ont exigé que nous ayons une entité juridique aux Etats-Unis avec des équipes sur place pour vendre nos produits, accompagner leur mise en œuvre et supporter leur utilisation sur une base locale.
Au printemps 2017, nous avons donc créé une filiale dans l’Etat du Delaware et ouvert un bureau à New York dans le quartier de Brooklyn, d’abord avec deux jeunes collègues français puis nous avons recruté trois salariés nord-américains.
Quelle est l’ambition de Kurmi-Software aux Etats-Unis ?
Nous avons la volonté de devenir leader mondial et pour cela nous entretenons des relations stratégiques avec les leaders mondiaux de notre secteur. Nous avons en effet des partenariats technologiques très forts avec Cisco ou encore Microsoft car nos produits sont complémentaires aux leurs. Cela nous conduit à participer à de nombreux congrès internationaux, organisés par ces deux partenaires ou par des tiers, sur la thématique des « Enterprise Unified Conmmunications as a services ». Si Kurmi-Software ne répond pas présent auprès de ses partenaires stratégiques alors il perd ses chances de devenir leader mondial.
Il faut aussi s’adapter au marché nord-américain et à ce niveau-là les enjeux de relation deviennent forts : il faut exister localement en tant que société de droit local. Au-delà d’avoir uniquement des commerciaux qui assurent la promotion de nos produits, il faut aller plus loin et mettre à disposition des forces de conseil et des expertises technologiques qui accompagnent le déploiement de nos produits dans les entreprises utilisatrices, ou encore supportent l’utilisation en cas de problème. Les tendances d’évolution d’un marché comme le marché nord-américain ne sont pas les mêmes que celles du marché européen ou asiatique : il faut prendre en compte ces tendances localement et les intégrer dans les « roadmap » évolutive de nos produits.
A ce sujet, avez-vous observé des spécificités propres au marché nord-américain ?
Pour nous il n’y a pas eu de changement radical car nous avions déjà une expérience de développement international.
Finalement le défi ou plutôt l’adaptation la plus complexe est dans l’appréhension de ce territoire immense et dans la faculté qu’ont les américains d’en assumer l’immensité et de se mouvoir sans limite dans ce pays gigantesque. D’autant plus que les Etats-Unis fonctionnent différemment qu’ailleurs : en Allemagne par exemple les entreprises ont des représentants dans les différents « länders ». Aux Etats-Unis cela ne se fait pas à l’échelle de chaque Etat : il y a une unicité du pays mais sur une échelle gigantesque. Les temps de trajet sont plus longs d’où l’utilisation plus fréquente de visio-conférences. Ce ne sont pas les mêmes habitudes de travail, ni le même rythme.
L’effet du décalage horaire n’est pas à négliger non plus : en effet comment rester connectés aux « headquarters » en « follow the sun » sachant que les décalages horaires sont différents selon les côtés et que les équipes bougent beaucoup ?
Dans quelle mesure les deux aventures nord-américaines de LACROIX Group et Kurmi-Software diffèrent ou se rejoignent ?
LACROIX Group acquiert des parts dans une entreprise qui a déjà un rayonnement existant. De notre côté nous partons d’une feuille blanche : nous avons déplacé nos salariés français puis nous avons recruté localement pour construire progressivement une entreprise locale.
Kurmi-Software est indépendante de Niji, réalise la majorité de son chiffre d’affaire à l’international et a un siège social à Paris. Pourtant elle a aussi un siège social à Rennes. Cette implantation sur le territoire est-elle importante pour vous ?
Oui je suis très attaché à la Bretagne. Je me sens responsable de participer au développement économique du territoire et de ses entreprises. Pour Kurmi-Software, le « Product Management » et la R&D resteront durablement à Rennes. D’ailleurs nous recrutons 10 personnes de plus en 2019 car le produit évolue, le succès est important et les attentes du marché sont fortes : il faut le remettre à niveau tout en continuant à lui conférer une longueur d’avance.
Pour moi c’est une double satisfaction : la création d’emplois et la présence d’une entreprise exportatrice à Rennes. J’ai envie d’amener Kurmi-Software à un niveau de leadership qui fera de lui une aventure un peu exceptionnelle car on n’en compte pas souvent dans le monde de l’édition logicielle à la française.
C’est pour moi un vrai plaisir de développer une entreprise internationale à partir de Rennes.
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